Avec l’explosion des médias sociaux, les informations que les jeunes diffusent sur le web est une préoccupation pour les éducateurs. Parmi ces informations, celles qui révèlent au monde extérieur son identité personnelle sont certainement celles que les adultes considèrent comme potentiellement dangereuses pour le jeune usager des réseaux (Jenkins, Purushotma,
Clinton, Weigel, & Robison, 2006).
Il existe des formations, et de nombreux sites qui proposent aux éducateurs et aux jeunes des conseils, voire des recettes en vue de ne pas diffuser les données relatives à l’identité personnelle. Pourtant, sans identification des partenaires, aucune communication n’est possible. Circuler masqué dans l’espace public est parfois même un délit. Quelle valeur, quelle interprétation peut-on donner à un énoncé, si l’on ne connait pas l’identité de la personne dont il émane.
Le présent article explore les perspectives d’une possible éducation des jeunes à la gestion de leur identité sociale personnelle, conçue comme une compétence médiatique, avec, en contexte, un regard sur le processus anthropologique de la construction par l’enfant, de sa conscience identitaire. Grâce à des entretiens réalisés avec des jeunes de 13, 14 ans et de 17,
20 ans, nous avons repéré des pratiques, des usages, qui nous ont permis de formuler de nouvelles questions de recherches ainsi que des recommandations à destination d’instances éducatives. Les observations que nous avons faites sont à prendre avec précaution. En effet, le nombre limité d’adolescents rencontrés ne permet pas de rendre compte de pratiques
généralisées. Ce n’était pas le but de notre travail. Nous avons voulu littéralement tâter le terrain pour identifier de nouvelles questions et pistes de réflexions